La volonté de développer des analyses comparées à l’échelle régionale s’explique par la nécessité de dépasser une approche strictement locale des questions d’éducation. En outre, nous privilégions des perspectives comparatives qui délaissent volontairement l’espace européen ou métropolitain pour nous concentrer sur l’Océanie, ce qui répond à un triple enjeu stratégique :

  • dépasser un cadre d’analyse insulaire qui peut rapidement conduire à surestimer le caractère « exceptionnel » ou « atypique » de l’École calédonienne, alors que certains problèmes auxquels est confronté aujourd’hui le système éducatif de la Nouvelle-Calédonie se retrouvent, en des termes assez similaires, dans les États et collectivités qui l’entourent.
  • suivre le mouvement d’intégration qui permet à la Nouvelle-Calédonie de devenir un acteur régional de plus en plus reconnu, comme l’atteste son adhésion du Forum des îles du Pacifique en septembre 2016.
  • nous insérer dans les réseaux de recherche dont l’Université de la Nouvelle-Calédonie est partie prenante au niveau régional, par exemple au sein du PIURN (The Pacific Islands Universities Research Network).

Le développement d’approches comparatives au sein de l’espace océanien est mis en œuvre selon deux démarches :

  • définition d’objets, de sujets et de projets de recherche incluant une dimension régionale par les membres du laboratoire, avec la volonté de confronter les réalités calédoniennes à celles de ses voisins.
  • mise en œuvre de partenariats avec des chercheurs, des laboratoires ou des institutions ancrés en Océanie, aussi bien dans les territoires anglophones que francophones.

Pour mener à bien ce projet, le laboratoire peut d’ores et déjà compter sur des partenariats potentiels ou déjà conclus qui l’insèrent dans des réseaux de recherche à l’échelle de l’Océanie :

  • Vanuatu : relations avec l’Institut de formation des enseignants du Vanuatu (IFEV) et avec le Lycée francophone Louis Antoine de Bougainville de Port-Vila, notamment pour des actions de formation continue à destination des enseignants vanuatais qui peuvent facilement évoluer vers des dispositifs « recherche » et « recherche-action ».
  • Wallis-et-Futuna : relations privilégiées avec le Vice-rectorat. L’ESPE de l’UNC accueille en formation des lauréats des concours nationaux de l’enseignement du second degré. En outre, notons la possibilité de développer la recherche à Wallis-et-Futuna (Académie des langues Wallisiennes et Futuniennes) en partenariat avec l’UMR Structure et Dynamique des Langues.
  • Espace francophone : le LIRE est membre, depuis 2015, du RIFEFF (Réseau international francophone des établissements de formation de formateurs).
  • Australie : Un projet de recherche en collaboration avec l’Université de Sydney fait l’objet d’un financement par le fonds Pacifique en 2016. Une convention de partenariat a été signée en vue de mettre en place un co-encadrement d’étudiants d’ici 2017.
  • Nouvelle-Zélande : liens établis avec le Research Unit in Pacific and International Education (RUPIE) de l’Université d’Auckland sur des projets de recherche-action.
  • ensemble de la région Océanie : développement de relations avec l’OCIES (Oceania Comparative International Education Society). Cette association regroupe des chercheurs qui travaillent sur des thématiques variées en lien avec l’éducation en Océanie. Elle est pleinement engagée dans le développement d’approches comparatives à l’échelle régionale. Le LIRE co-organisera en 2017 le colloque annuel de l’OCIES qui se tiendra à l’Université de la Nouvelle-Calédonie sur le thème « Towards a Renewed Regionalism in Education Studies in Oceania ».

L’approche comparative est un moyen privilégié pour développer la dimension interdisciplinaire des travaux du laboratoire. Le développement international permet aux chercheurs de se confronter aux méthodes et analyses des collègues anglo-saxons, davantage ouverts à l’interdisciplinarité. En outre, l’anthropologie ayant acquis de manière ancienne une grande place dans les travaux de recherche en Sciences humaines et sociales en Océanie, elle peut constituer un espace de convergence fructueux à partir duquel agréger d’autres logiques, méthodes et problématiques disciplinaires.