Les pratiques professionnelles des enseignants, qui exercent dans un environnement multiculturel, sont questionnées dans une approche interdisciplinaire.
Les recherches-actions collaboratives proposées ont pour objectifs :
S’adapter à la diversité des élèves en classe est un des critères d’efficacité professionnelle et de forte valeur ajoutée éducative. Pour s’adapter, un enseignant doit être polyvalent, innover, se tenir informé de l’évolution de la recherche en éducation. Au cours des réformes successives des programmes scolaires, du développement de la technologie informatique, du multimédia, du travail par des projets, la démarche cognitive de l’enfant et de l’adolescent a pris de l’importance dans les processus d’apprentissages et dans l’organisation des enseignements. Un individu dans la société moderne fait face à des problèmes de plus en plus complexes qui doivent pouvoir transparaître dans l’enseignement. Aborder l’enseignement de problèmes doit produire un nouveau type d’approche dans l’ensemble des matrices disciplinaires du système éducatif. De nos jours, les personnes qui intègrent, dans leur façon d’agir, une large gamme d’approches disciplinaires peuvent poser des questions créatives et sont formées pour répondre à ces questions avec une vaste gamme d’outils. Tout cela ne va pas forcément de soi quand, dans une même classe, les élèves ont une culture et un environnement familial différents. Ceci nécessite, pour l’enseignant, une approche pédagogique singulière et, pour les élèves, la mobilisation d’un ensemble de compétences qui leur permet d’explorer des problèmes, de constater et d’évaluer d’une façon critique des informations, d’avancer individuellement et collectivement, et de communiquer efficacement leurs pensées et le raisonnement qui en découle.
Nos questions portent sur les effets que peut avoir la mise en place de situations pédagogiques innovantes sur :
Plus largement, quel est l’impact sur la réussite éducative ?
Ce volet a pour objectif d’étudier les usages numériques dans le cadre d’une pédagogie active et ouverte qui favorise la réussite scolaire et le développement des compétences.
De nos jours, la grande évolution des technologies de l’information et de la communication impacte les processus de recherche d’information et d’acquisition de connaissances ainsi que le comportement des élèves vis-à-vis de l’appropriation et de la production des contenus. Les « digital natives » élèves et étudiants sont de plus en plus habitués à avoir des réponses rapides ou à obtenir très vite des informations, à faire plusieurs choses à la fois, à accéder à des contenus de manière aléatoire (sur le mode de la navigation hypertexte) plutôt que de manière linéaire et structurée, à être connectés au réseau en permanence, à créer des contenus de manière collective et non individuellement, à s’adonner à des activités ludiques plutôt que sérieuses et à obtenir des récompenses instantanées. Dans ce contexte, leurs enseignants se sentent souvent en décalage avec leurs élèves par rapport à la maîtrise des dispositifs numériques et plus généralement en perte de contrôle dans un univers caractérisé par l’abondance d’informations et la génération incessante de nouveaux contenus. Par ailleurs, en ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie où la prise de parole en public des élèves et étudiants est particulièrement difficile selon le milieu socioculturel dont ils sont issus, l’enseignement numérique pourrait s’avérer particulièrement utile pour améliorer l’indispensable interaction entre l’enseignant et l’apprenant. L’élaboration des stratégies éducatives à l’usage du numérique peut contribuer au développement de la motivation des élèves calédoniens, comme aide à la lutte contre le décrochage scolaire.
Ainsi, les projets portent sur : a) l’accompagnement les enseignants dans le développement des pratiques d’enseignement numériques afin qu’ils restent « connectés » avec leur public d’élèves b) la contribution dans la conception de nouvelles méthodes pédagogiques qui captent l’attention des élèves et rythment l’apprentissage tout en favorisant le développement de leur pensée critique.
Le système éducatif calédonien est engagé depuis plusieurs années dans un processus qui doit permettre le développement d’une école reflétant la diversité culturelle de la population de la Nouvelle-Calédonie. L’un des enjeux essentiels est l’existence d’un contexte marqué par le plurilinguisme. Le fait qu’un élève maîtrise et utilise plusieurs langues est habituellement perçu comme un élément positif dans son éducation. Or, en Nouvelle-Calédonie, malgré l’existence de travaux prouvant le contraire, la cohabitation de plusieurs langues est souvent considérée comme un facteur propice au développement de difficultés scolaires, dont l’un des symptômes les plus aigus est l’importance de l’illettrisme. Par conséquent, la définition de contenus d’enseignement qui soient pertinents et adaptés, qui contribuent à favoriser une coexistence apaisée de toutes les langues au sein de l’école, et qui permettent une meilleure maîtrise des différentes langues parlées en Nouvelle-Calédonie sont des travaux que nous allons accompagner.
Travailler sur une évolution des programmes scolaires et la didactisation des savoirs traditionnels (formels et non formels) est tout aussi important. La volonté de définir des programmes et des contenus d’enseignement spécifiques à la Nouvelle-Calédonie n’a sans doute pas encore permis d’aboutir à la formation d’une école qui, tout en gardant un haut niveau d’exigence et de qualification, soit le reflet de la diversité culturelle. L’un des principaux obstacles reste la capacité à transformer des savoirs traditionnels, qui ont pour vocation d’être transmis dans un cadre familial et/ou coutumier, selon des modalités parfois initiatiques, en contenus d’enseignement qui pourraient être profitables à des élèves. Un objectif est donc de préparer l’évolution des contenus d’enseignement autour d’une ingénierie de programmes qui permette de mieux répondre aux besoins de la société calédonienne.
Le Centre de Ressources en Langues (CRL) de l’ESPE propose différentes formations, à la croisée des politiques éducatives, linguistiques et numériques. Le CRL apparaît, de par sa richesse, comme un laboratoire et un observatoire propices à la recherche. L’exploitation des données recueillies permettra à l’équipe d’analyser les comportements, évolutions et besoins spécifiques en langues dans un contexte océanien.